Frédérik Bobet (a.k.a. Doeurf pour les intimes), spécialiste du référencement et directeur de la société Trikaya Communication, va nous parler ici de la structure SEO d’un site internet, aussi bien du point de vue des robots que des humains, et de la nécessité d'optimiser son maillage interne.
Fil d'Ariane et navigation à facettes, pages orphelines et méga-menu, on passe ici en revue tous les éléments clés de l'optimisation du maillage interne pour une structure de site optimisée.
La structure
Pour illustrer le point de vue humain, on peut prendre l’exemple d’un hôtel. Nous avons alors :
- la page d’accueil, qui représente l’établissement
- la description des chambres (simple, double, etc.)
- la présence d’une salle pour les séminaires
- un spa, une piscine, etc.
La structure vue par un robot, en revanche, est quelque chose de bien plus abstrait. Lui se place en mode reverse engineering par rapport à ce qu’on a fait : il découvre l’ensemble de pages structurées au sein de l’arborescence par le biais du crawler. Il arrive sur cette page, découvre les liens présents sur la page d’accueil, et passe ensuite sur les différentes pages indiquées par ces liens.
Le robot n’explore que les pages qui sont linkées! Si nous avons des pages hors maillage, il ne les verra tout simplement pas.
Outils de représentations graphiques
Pour appréhender la vision du robot, nous avons plusieurs outils à notre disposition. Ils peuvent paraître un petit peu complexes, mais après une période d’adaptation, ils nous simplifient clairement la vie. En voici 4 !
1) Gephi est un outil gratuit qui permet de réaliser une représentation graphique à partir d’un crawl. On exporte en .csv les sources et les destinations découvertes par notre outil de crawl. On importe ce fichier dans Gephi et on exécute une spatialisation. Cela nous permet de voir les pages qui se détachent ou au contraire s’agglutinent. Gephi est très bien, mais il demande beaucoup de temps : il faut compter une bonne demi-heure pour que le résultat fourni soit à peu près correct et exploitable.
2) Screaming Frog propose aussi ce service. Mais avec lui, on n’arrive généralement pas à détecter autant de problématiques qu’avec les outils suivants.
3) Cocon.se est spécialisé dans le crawl et la spatialisation d’un site internet. Il ne fait que ça. C’est la Rolls dans ce domaine. Le seul défaut, c’est qu’il coûte très cher.
4) Seolyser est devenu payant il y a peu. Graphiquement, il permet de voir rapidement des choses très intéressantes, comme les différentes versions de langue d’un site.
Le but de cette partie n’est pas d’aller explorer les détails, mais de se faire une idée générale de son site graphiquement.
Cela nous permet de détecter des bugs de maillage interne, par exemple.
Analyse de différents types de pages
Un graphique en anneaux centriques permet de visualiser la profondeur de crawl des pages (le chemin minimum en clics pour atteindre une page). Cette analyse est importante, car plus une page est profonde, moins les robots d’exploration lui donnent d’importance. Screaming Frog permet de distinguer les pages touchées par ce problème.
Les pages « passerelles »
Ce sont les pages qui permettent d’accéder à une autre page, qui à son tour nous conduit à une autre page, etc. Cela donne une ligne isolée, sans entourage, qui dilue le Pagerank. Dit autrement, le Pagerank des pages parents n’est par renforcé par celui des pages enfants. Il faut donc résoudre ce problème en créant un entourage ou en diminuant l’échelonnement des sous-catégories.
Les pages orphelines
Elles ne sont pas présentes sur une représentation graphique basée sur le crawl, car elles ne sont pas crawlables... Il est très important de ne pas avoir de pages détachées de la structure. Pour les détecter, on peut passer par :
- le sitemap
- Google Analytics ou la Search Console
- les logs
Il faut ensuite rattacher les pages orphelines au site, ou les supprimer si elles ne sont pas importantes.
Les pages « joujous » (les favoris, « ajouter au panier », etc.).
S’il y a une page « ajouter au panier » pour chaque produit, on se retrouve avec un puits à Pagerank : ce sont des pages fonctionnelles, mais pour un robot, elles ne servent à rien. Je conseille dans ce cas d’utiliser un système d’obfuscation.
Le problème d’un menu trop important
Le méga-menu est un menu principal avec énormément de catégories. À moins d’être un site de niche, le méga-menu pose deux problèmes :
- diluer le Pagerank
- parasitage sémantique (passage du whisky aux couches pour bébé, par exemple)
Si votre secteur d’activité permet d’établir des séparations, n’hésitez pas.
Si vous voulez conserver votre méga-menu, vous pouvez passer par un système d’obfuscation dynamique en fonction de l’endroit où l’on se trouve sur le site internet. Sinon, vous pouvez utiliser des sous-menus dynamiques.
Comment utiliser les tags
Les tags sont des éléments de regroupement, ils servent à lister des pages, tout comme les catégories. Ils sont utiles pour la navigation transversale, par exemple, ou pour viser des mots clés qu’on ne pourrait pas viser avec des catégories.
Si l’on veut utiliser les tags de manière cohérente, il faut leur ajouter du contenu texte, prendre soin de leur title, de leur meta description.
Il est indispensable d’avoir une politique de gestion des tags. Il ne faut pas en créer à la volée autant qu’on veut : une seule personne se charge de créer les tags, et les personnes qui éditent le contenu en choisissent parmi eux.
La navigation à facettes
Le problème de la navigation à facettes est que chaque facette possède un lien qui mène sur une page avec la facette prédéfinie, qui donne des liens vers d’autres facettes, qui vont nous permettre de croiser plusieurs facettes... Au final on se retrouve avec un nombre infini de pages. On se retrouve avec des pages sans contenu, mais surtout cela peut générer des "spider traps" : on crée une infinité de pages et le moteur de recherche se perd là-dedans.
Il faut donc maîtriser nos facettes. Pour cela, il est recommandé d’avoir une stratégie de mots clés définie. Cela permet de déterminer ce qui est très recherché. Si l’on prend l’exemple de la lingerie, on peut imaginer que soutien-gorge push-up (catégorie) et bleu (facette) forment une requête très recherchée. La facette peut alors être intéressante : on la libère, on crée un belle page « soutien-gorge push-up bleu » et on lui ajoute contenu, title, et meta description. C’est cela qu’on appelle une facette maîtrisée. Sinon, il faut éviter d’ouvrir la navigation à facettes aux moteurs de recherche.
Le fil d’Ariane
Le fil d’Ariane est un élément très important du maillage interne : il permet de faire circuler le pagerank au sein des silos et de renforcer la catégorie principale depuis les sous-catégories, sous-sous-catégories, et même les produits.
Il ne faut donc pas l’oublier et bien vérifier qu’il ne contient pas de bugs. Il arrive très souvent qu’on ait des sous-catégories fantômes par exemple. C’est en s’attardant sur le maillage interne et en décortiquant le site qu’on s’aperçoit de ce type de problématique, car ce n’est pas forcément évident à détecter.
Les liens fonctionnels
Typiquement, ce sont les liens du footer comme Contact, Caddie, Mode de livraison, Mode de paiement, Délais de livraison, Qui sommes-nous, etc.
On doit se poser la question de savoir si ce sont vraiment des pages qu’on veut voir ranker. Si ce n’est pas le cas, on s’est un peu loupé, car on leur a donné le maximum d’importance : on les a linkées depuis toutes les pages de notre site. Dans ce cas, il vaut mieux obfusquer les liens.
Pour cela on peut remplacer le lien standart par un élément button. On rappelle que si l’obfuscation n’a pas pour but de tromper l’internaute, cette technique est validée par Google.
Nous remercions Frédérik Bobet pour ce webinaire dynamique, bien structuré et foisonnant d’informations utiles, et que l'on peut retrouver en intégralité ici !