L’accessibilité web, au service de l’UX et du SEO

Benjamin Thiers

mai 03, 20217 min de lecture
Découvrez les principes généraux de l’accessibilité web, et les retombées SEO et UX de cette démarche promue par le W3C.
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TABLE DES MATIÈRES

La notion d’accessibilité est au cœur de la démarche de nombreux professionnels du secteur digital : les développeurs web, les UX et les UI designers, les référenceurs, les rédacteurs et plus globalement toutes les parties prenantes à l’édition d’un site web doivent être sensibilisés à la notion d’accessibilité. En vous appuyant sur les préconisations édictées par le W3C, vous pourrez améliorer l’expérience offerte à vos utilisateurs, tout en envoyant des signaux de qualité positifs aux algorithmes des moteurs de recherche, et améliorer ainsi votre référencement naturel.

Comprendre la notion d’accessibilité

Les contenus publiés sur Internet doivent être accessibles à tous les internautes, y compris ceux qui sont confrontés à un handicap physique ou cognitif, ou à un déficit sensoriel. Le web doit aussi être à la portée de tous les utilisateurs, qu’importe la puissance de leur ordinateur ou de leur smartphone, la version de leur système d’exploitation ou de leur navigateur, ou tout simplement la qualité de leur connexion.

Que publie-t-on sur Internet ? Les contenus en ligne ne se limitent en réalité pas aux textes. Les vidéos, les sons (podcasts) et les images doivent aussi être accessibles au plus grand nombre.

Sujet particulièrement actuel, l’accessibilité s’inscrit dans une démarche de fond de nos sociétés, celle de l’inclusivité. Tous les internautes sans exception doivent percevoir, comprendre, naviguer et interagir avec les sites et les applications qu’ils visitent. Mais ils doivent aussi être en mesure d’y contribuer, en postant du contenu (commentaires, avis, etc.). Et cela dans les meilleures conditions, quels que soient l’utilisateur et le contexte.

Afin de favoriser la diffusion des bonnes pratiques auprès des éditeurs de sites et d’applications, le W3C a lancé la WAI (Web Accessibility Initiative).

Le W3C (World Wide Web Consortium) :

Organisme à but non lucratif, le W3C réunit quelques-uns des plus grands acteurs du web comme Google, Apache, Amazon, Apple, Intel ou encore Microsoft. Il a pour vocation première de normaliser et de standardiser les langages utilisés pour le développement des sites web. C’est à lui que l’on doit par exemple les standards HTML5 et CSS3, en vigueur en 2021.

L'accessibilité au service de l’expérience utilisateur

Tenir compte de l’accessibilité vous permet d’apporter une valeur ajoutée à l’expérience utilisateur de l’immense majorité de vos visiteurs.

Votre site ou votre application web, pour être accessible au plus grand nombre, doit par exemple adopter une structure technique compatible avec les différents terminaux, les systèmes d’exploitation et les versions de navigateurs disponibles sur le marché. Un tel travail sur la compatibilité vous permet de limiter les expériences déceptives liées à un mauvais affichage, à des bugs ou des interactions non fonctionnelles.

La qualité des connexions peut être disparate d’un pays à l’autre, et d’un territoire à l’autre. Vous n’aurez pas le même débit ni la même stabilité si vous vous connectez dans le quartier de la Défense à Paris, ou dans le Morvan, au cœur de la Bourgogne ! Penser accessibilité vous oriente vers des choix techniques qui privilégient la performance, pour réduire les temps de chargement : au final, tous les internautes en bénéficient, quelle que soit la qualité de leur connexion.

Le choix d’une police lisible, avec une taille adaptée et un contraste suffisant, répond aux besoins des personnes malvoyantes. Mais elle apporte aussi un confort visuel à l’ensemble de votre audience et limite la fatigue ophtalmique. Elle répond aussi aux attentes des seniors, ou à une utilisation en extérieur du smartphone.

Les vidéos doivent a minima proposer des sous-titres reprenant la bande-son. Ce sous-titrage ne répond pas simplement aux attentes des malentendants. Il est aussi utilisé par de nombreux internautes qui souhaitent visionner une vidéo dans un environnement bruyant, comme les transports en commun, ou dans un lieu public alors qu’ils n’ont pas d’écouteurs à portée de main.

Penser accessibilité revient donc à penser universalité, et à offrir une expérience de navigation et d’interaction préservée pour tous les utilisateurs. Une telle stratégie se ressent sur l’expérience utilisateur et sur votre retour sur investissement.

L'accessibilité au service de votre référencement naturel

L’accessibilité, nous venons de le voir, est au service de l’expérience de tous les utilisateurs. Or, cette notion est aussi au cœur de la démarche des principaux moteurs de recherche

Un site web techniquement irréprochable, qui respecte les standards édictés par le W3C, et pensé pour offrir une expérience optimale sur mobile et desktop, quels que soient le système d’exploitation et le navigateur utilisés, envoie des signaux positifs pour votre référencement naturel :

  • un site mobile-friendly, critère essentiel avec le déploiement de plusieurs mises à jour dédiées à ce sujet sur Google depuis 2015 ;
  • une exploration optimale pour les robots d’indexation des moteurs de recherche ;
  • un temps de chargement plus rapide, au service de l’expérience utilisateur comme du processus de crawl ;
  • une réduction des “mauvais” signaux comportementaux, comme le Pogosticking.

Le Pogosticking :

Un internaute entre une requête, consulte une page qu’il quitte très rapidement pour revenir sur le moteur et visiter le résultat suivant. Ce comportement traduit une déception, et envoie un signal négatif à l’algorithme. Or, ce type de comportement n’est pas forcément lié à une pertinence insuffisante du contenu. Un temps de chargement excessif, une mauvaise optimisation mobile ou un bug d’affichage peuvent très bien provoquer un retour en arrière de l’utilisateur.

La mise à jour Google Page Experience, déployée en 2021, valorise les pages web qui s’affichent rapidement et proposent un temps de chargement stable, en se basant notamment sur trois critères :

  • First Input Delay (FID) : mesure la réactivité quand un internaute interagit sur une page web, on pourrait le comparer au “blanc” entre le moment où vous posez une question à un interlocuteur et le début de sa réponse ;
  • Largest Content Paint (LCP) : temps nécessaire pour afficher le plus gros élément de contenu de la page, il peut s’agir d’un texte, d’une image ou encore d’une vidéo ;
  • Cumulative Layout Shift (CLS) : mesure la stabilité pendant le chargement, et témoigne de la capacité d’un internaute à commencer à accéder au contenu avant que la page soit complètement chargée.

Les préconisations du W3C comprennent aussi tout un volet autour des lecteurs d’écran, des solutions techniques qui permettent à une personne confrontée à un handicap visuel sévère d’accéder au contenu grâce à un synthétiseur vocal. On constate une réelle convergence entre ces recommandations et les bonnes pratiques SEO :

  • Les balises <H1> à <H6> sont ainsi utilisées par les lecteurs d’écran et permettent aux personnes qui les utilisent de connaître l’importance relative d’un titre ou d’un intertitre au sein de la page. Or, vous savez certainement qu’une structure <Hn> saine et bien pensée est aussi une bonne pratique SEO. 
  • Les attributs “alt” sont utilisés par les lecteurs d’écran pour décrire le contenu d’une image. Des attributs “alt” bien renseignés sont un critère de pertinence pour votre référencement.
  • Les ancres de liens sont utiles aux internautes qui utilisent des lecteurs d’écran pour comprendre plus facilement les thématiques des URL ciblées. Des ancres bien pensées, et l’utilisation d’attributs “alt” sur les liens placés sur des images, sont aussi des signaux importants pour votre référencement naturel.

Vous souhaitez essayer un lecteur d’écran ? Vous pouvez utiliser NVDA (Windows) et VoiceOver (Mac), présent nativement sur votre ordinateur.

Les descriptions textuelles des vidéos ou des podcasts permettent aussi d’enrichir la sémantique de vos pages. Vous intégrez par exemple un podcast d’une interview sur une page web ? Vous pouvez reprendre en version texte sous le podcast les échanges.

L’ajout d’un plan de site, page web avec des liens vers vos principaux contenus et pages web (à ne pas confondre avec le sitemap.xml), peut faciliter la navigation d’un utilisateur équipé d’un lecteur d’écran. Mais ce plan de site est aussi utile en référencement naturel, en réduisant le niveau de profondeur et en facilitant l’exploration de vos pages stratégiques.

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Exemple de page avec un plan de site

Les recommandations fournies par le W3C pour les différents métiers du web convergent souvent avec les bonnes pratiques SEO. Par exemple, il est préconisé aux rédacteurs web d’utiliser en <title> le nom de l’entreprise sur la Home Page, puis de fournir un <title> unique par URL, suivi à chaque fois du nom de l’entreprise. Il est de même recommandé d’utiliser un balisage <hn> pour structurer son contenu. Ne s’agit-il pas là des bases d’une rédaction SEO-friendly ?

Les ressources mises à votre disposition par le W3C

Vous êtes convaincu de l’importance d’adopter les bonnes pratiques en matière d’accessibilité ? Le World Wide Web Consortium propose une documentation complète (en anglais).

Youtube video thumbnail

Les sous-titres sont disponibles en français.

Vous pouvez aussi retrouver des conseils en fonction de votre métier :

Vous débutez en référencement naturel ? Vous pouvez consulter les articles de catégorie SEO du blog Semrush.

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Benjamin Thiers a débuté sa carrière dans la communication digitale et le référencement naturel en 2003. Il a rejoint au printemps 2016 les équipes SEO de l’agence digitale Digimood. Enseignant pour Kedge Business School, il a publié en 2014 "Digitalisez votre Marque" et co-publié avec Julien Ringard “Ce que Google veut : comprendre le référencement naturel” aux éditions Studyrama Pro. Sites : benjaminthiers.net et Digimood.com