Vitesse de chargement : 6 mauvaises raisons de ne pas la surveiller

Philippe Guilbert

sept. 29, 20177 min de lecture
Vitesse de chargement : 6 mauvaises raisons de ne pas la surveiller

Vos pages web se chargent-elles assez rapidement ? Vous estimez peut-être avoir d’autres priorités que de mesurer la vitesse de votre site, ou même de ne pas être concerné par cet aspect trop technique du web… À tort. Battons en brèche quelques-uns de ces préjugés qui vous font faire l’impasse sur le suivi minutieux de vos temps de chargement.

Il y a beaucoup d’autres choses plus importantes que la vitesse de chargement de mes pages…

Faux ! Même si le succès – d’audience, commercial, etc. – dépend bien évidemment de nombreux autres facteurs, la vitesse de chargement appartient à la catégorie des prérequis sans lesquels vous ne pourrez prétendre à un engagement suffisant de vos visiteurs et en conséquence à la pleine réussite de votre activité. Google – himself – est d’ailleurs l’un des plus ardents avocats de la vitesse sur le web. Au point de déclarer dans son Google Gospel of Speed :

Speed isn’t just a feature, it’s the feature

— Urs Hoelzle, Think With Google

Une position des plus tranchées de la part de ce géant du Web qu’il est difficile d’ignorer ! En fait, il ne s’agit pas tant de discuter de la hiérarchie entre la vitesse et d’autres facteurs en termes d’importance, mais de veiller à garder à l’esprit la nécessité de vitesse à toutes les étapes de la création et de la vie d’un site web.

Exemples :

  • Vous travaillez à une refonte du design de votre site : avez-vous vérifié que cette nouvelle version est assez rapide pour que vos visiteurs puissent vraiment en apprécier les améliorations ?

  • Vous ajoutez un module social sur vos pages : l’impact sur le temps de chargement en vaut-il la chandelle ? n’y a-t-il pas un moyen d’implémenter ce module d’une manière moins “coûteuse” en matière de temps d’affichage ?

  • Vous publiez un nouveau billet de blog : n’avez-vous pas oublié d’optimiser les contenus (images notamment) pour maximiser sa vitesse de chargement ?

La vitesse de chargement, c’est un sujet qui concerne les techniciens, pas moi

Encore faux ! Quelque soit votre rôle dans le développement ou l’animation d’une activité web, il est très probable que la performance web vous concerne, au moins à deux titres :

  • Au niveau des impacts de la vitesse de chargement (ou plutôt de sa lenteur) : ils sont très variés et certains d’entre eux ont de fortes chances de vous concerner directement. Taux de rebond, taux de conversion, abandon de panier en e-commerce, référencement naturel de vos pages, fidélisation de vos visiteurs, etc. Rares sont les sujets à être totalement à l’abri d’un ralentissement de vos pages... Comme le démontre cette compilation de cas concrets sur les  impacts de la performance web.

  • Les actions que vous menez sur votre site web ont très probablement un impact sur la vitesse de chargement. Qu’il s’agisse d’une modification du design de vos pages, de l’ajout d’une nouvelle fonctionnalité fournie par un tiers (un service click2chat, des boutons de partage sur les réseaux sociaux, etc.), d’un changement de police de caractères ou de la publication de contenus, toutes ces actions peuvent avoir une forte incidence sur les performances globales de votre site. Par ailleurs, nombre d'outils marketing (analytics, AB/ testing) ont un coût en performance non négligeable. Un comble quand on cherche à s'en servir pour améliorer l'expérience client !

Dans ces conditions, difficile de complètement abandonner le sujet à vos collaborateurs de la technique !

Mesurer et analyser la vitesse de chargement, c’est trop complexe pour moi

seo

Vous vous trompez ! Certes, la performance web fait appel à des notions parfois complexes. Et bien souvent, ce sont les métiers techniques qui disposent des outils et des compétences pour résoudre les problèmes de vitesse de chargement. Mais comme nous venons de l’évoquer plus haut, ces derniers ne sont parfois pas à l’origine des problématiques de performance web soulevées… Pas le choix donc : pour aboutir à des résultats tangibles, le sujet de la vitesse de chargement doit impliquer toute la chaîne de valeur d’un projet web, vous y compris !

Pas d’inquiétude toutefois : il existe aujourd’hui des outils de surveillance de la performance web qui ont compris cette nécessité, qui vous offriront une facilité d’utilisation et d’aide à la décision, sans pour autant laisser en reste les développeurs aux demandes les plus techniques !

Je travaille au marketing ou sur le SEO, optimiser la vitesse de mes pages ne m’apportera rien

Si vous avez lu ce billet jusqu’ici, vous savez maintenant que c’est une erreur.

  • Concernant le SEO : on pourrait faire tout un article sur ce seul sujet ! À la place, il nous suffira de citer les résultats d’un sondage de l’association SEO Camp, questionnant près de 500 professionnels du référencement sur leurs priorités en 2017. La “webperf - rapidité des sites” arrive en 2e position (à 55 % de citations), juste derrière l’expérience utilisateur (laquelle n’est pas non plus étrangère à la notion de rapidité des sites). On imagine mal autant de professionnels prioriser un sujet n’ayant pas d’incidence notable sur leurs résultats !

  • Sur le plan marketing : nous avons déjà vu que des facteurs clés tels que les taux de conversion, le taux de rebond, etc. figurent parmi les premières “victimes” potentielles d’un temps de chargement dégradé. Étayons cela avec un seul exemple : celui d’Etam qui, en 2015, a enregistré une hausse de 20% de son taux de conversion après avoir mené un projet d’amélioration de ses performances web ! Sans oublier qu'un nombre d’actions marketing risquent bien de voir leurs résultats entamés si l’on ne se soucie pas de la vitesse de chargement. Exemple : vous lancez un test A/B sur le changement d’un visuel sur l’une de vos pages. Et vous oubliez d’optimiser le poids de la nouvelle image… Les résultats du test seront faussés par la performance dégradée de la page alternative (celle-ci ayant été alourdie par le visuel non optimisé) !

Je consulte tous les jours sur les pages de mon site, je vois bien qu’il se charge assez rapidement…

Vous en concluez que ce n’est pas la peine de surveiller plus que cela votre performance web, ou d’utiliser un outil pour mesurer la vitesse de vos pages ? Grave erreur ! La connexion web professionnelle que vous utilisez est très probablement plus confortable que celle d’une bonne partie de vos visiteurs. N’oublions pas, en effet, que près de 30 % des internautes français disposent d’un débit descendant inférieur à 4 Mbps. Et ne parlons pas des consultations via mobile qui ne se font pas toutes en 4G !

Conditions d'accès au web

Or, les conditions d’accès à l'Internet (type d’appareil, débit et latence de la connexion et même la localisation géographique) ont une très forte incidence sur le temps de chargement des sites web. En conséquence, si vous voulez connaître la vitesse de chargement de vos pages, telle que perçue par vos visiteurs, il vous faut obligatoirement tester votre site dans des conditions les plus proches possible de celles de vos utilisateurs. Et donc utiliser un outil qui vous permettra de le faire.

Je mesure le temps de chargement de ma page d’accueil, de temps en temps, c’est bien suffisant

Vous mesurez la vitesse de vos pages, voilà déjà un premier pas de fait ! Maintenant, il est temps de vous demander si vous le faites de la manière la plus efficace :

  • “L’outil que j’utilise me renvoit-il des données pertinentes ?” Intéressez-vous à la méthodologie de l’outil et aussi à la nature des mesures. Nous venons de l’évoquer : la vitesse de chargement perçue par les internautes est très dépendante de leurs conditions d’accès au web. Vérifiez, donc, si l’outil que vous utilisez vous permet de définir un contexte de consultation proche de celui de vos utilisateurs.

  • Autre point important : quels indicateurs récupérez-vous ? Tous les outils ne mesurent pas strictement les mêmes choses, et certains temps annoncés sont parfois très loin de retranscrire la vitesse perçue par vos utilisateurs. Toutes ces questions ont un seul but : vous amener à récolter les données les plus pertinentes, réalistes, bref les plus utiles à analyser pour en tirer les bons constats. Et au final en déduire les axes d’amélioration les plus efficaces.

La vitesse de vos pages n’est pas immuable. Elle change constamment, au gré de la vie de votre site web (publication de contenus, mises à jour, ajout de fonctionnalités, refonte partielle ou globale, etc.). Et elle peut même parfois se dégrader brusquement ! Autant dire que les mesures ponctuelles, voire anecdotiques de quelques unes de vos pages ne suffisent pas.

À vous de définir votre stratégie de surveillance de votre performance web, en testant régulièrement les pages les plus importantes. Sachant que les activités web pour lesquelles les enjeux de la performance web deviennent stratégiques (bref, où l’on ne pourra pas tolérer qu’un ralentissement des pages ne soit pas vite détecté) devront plutôt s’orienter vers des services de monitoring - surveillance automatisée - de leur site web.

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Multi-passionné chronique (musique, web, médias, etc.), journaliste, startup founder et bien d’autres choses dans d’autres vies, désormais je booste le marketing et la communication chez Dareboost.com