Chaque jour, une masse gigantesque de contenus est créée, vue, lue et partagée sur Internet. Il faut bien alimenter les 1,9 milliards de sites web dans le monde. Rien que les utilisateurs hébergés par WordPress, plateforme de blogging incontournable, produisent régulièrement plus de 80 millions d’articles de blog chaque mois. Chaque mois. Cette production en volume amène à une vraie saturation des SERP.
Entre les contenus créés pour apporter de la valeur et prendre la parole, ou les contenus créés pour alimenter des Private Blog Network (PBN), l' infobésité est réelle. Cet article vient s’ajouter à cette production. Pardon. Mais il est là pour lancer un signal. Il y a urgence à militer pour une véritable écologie en matière de création de contenus.
Une écologie du contenu est possible
Lorsque l’on parle de création de contenus (et on s’intéressera ici en particulier aux contenus textuels), de nombreuses données économiques et techniques permettent de suivre les performances.
Un bon contenu doit avoir un certain nombre de mots, une densité de mots clés, une lisibilité qui se mesure par le vocabulaire employé, sans oublier une richesse lexicale grâce à des expressions variées. Tous ces éléments sont quantifiables, mesurables. À l’aide d’ outils dédiés, de plugins, puis in fine dans un logiciel de suivi du trafic.
Il en va de même pour la performance des contenus. Un contenu s’achète (par exemple auprès d’un rédacteur web), puis est publié par l’entreprise, et lui permet de développer son business. Il est d’ailleurs aisé de mesurer le retour sur investissement d’une stratégie de création de contenus. Dans une stratégie de référencement complète, l’achat de contenu est un poste de dépense parmi les autres, suivi, monitoré, pour être rationalisé.
Et l’écologie ? Que vient-elle faire dans ce monde du Content Marketing ? Elle en est pour le moment totalement absente ou presque. La qualité du contenu et sa justesse technique et sémantique, c’est le Graal de toute entreprise qui veut développer son référencement naturel. Une utopie. Car nombreux sont ceux qui ne peuvent s’empêcher de penser en volume, et qui produisent des quantités de textes, en sacrifiant au passage la qualité. On sature les résultats des moteurs de recherche, on génère des blogs en automatique, des commentaires. C’est à celui (ou celle) qui aura le plus de contenus. Après tout, si le résultat final est là - à savoir un bon référencement naturel - pourquoi s’en priver ? Parce qu’il y a urgence.
- Parce que face à une production de contenus trop forte, les places dans les moteurs de recherche deviennent chères, et demandent un changement d’attitude. Faire comme ceux qui produisent en quantité, ou oser se démarquer avec la qualité… Il va falloir choisir et se regarder dans la glace : continuer de spammer ou croire en la finesse, la valeur ajoutée, et donc la rareté.
- Parce que les internautes, lecteurs, clients, prospects, sont les premiers à être victimes de ce flux de contenus. Ils en sont responsables (en partie) avec l’amplification que permet les réseaux sociaux, mais c’est aussi aux e-commerçants et médias de prendre leur part de responsabilité et de rationaliser leur production.
- Parce que les investissements en matière d’achat de contenus peuvent être optimisés et réduits en ayant une vision durable, en créant des contenus recyclables et multiples. La seule variable d’ajustement n’est pas le prix et la chasse aux textes à 0,01 cts / mot. Il est rentable d’acheter des contenus plus chers, pensés et confectionnés façon haute couture.
L'écologie du contenu est aujourd’hui devenue une opportunité à saisir. Alors, comment la création de contenus peut-elle être plus respectueuse du web ?
Les principes d’un contenu écologique et durable
Produire moins de contenus, mais de meilleurs contenus !
Première solution pour basculer à l’âge écologique de la création de contenus sur Internet, le passage d’une logique de quantité à une logique de qualité.
Écoutez votre agence de webmarketing lorsqu’elle vous dit qu’il est plus pertinent de publier un article de 1500 mots chaque semaine plutôt que cinq brèves de 350 mots sur la même période. Écoutez le chargé de compte qui a identifié une opportunité de trafic avec un mot-clé délaissé par les concurrents, et qui vous demande de réfléchir à une idée d’article pour le blog avec vos collaborateurs.
Enfin, écoutez-vous vous-même. Quels sont les articles que vous consultez en vous connectant sur LinkedIn ou sur Twitter ? Ceux qui possèdent un titre accrocheur, un visuel séduisant et dont la thématique vous intéresse. Oui. Mais ce sont également les articles complets, qui vous apportent une information de qualité et qui reposent sur une vraie valeur ajoutée. Vous pouvez vous aussi en produire.
Produire des contenus durables dans le temps
Autre piste à poursuivre afin d’appliquer les principes d’une véritable écologie éditoriale à votre site Internet, la production de contenus durables. Comment se mesure la durabilité d’un texte ? À sa durée de vie. En appliquant quelques principes simples (choix des sujets, style d’écriture, diffusion), vous pouvez donner à un texte une durée de vie bien plus longue que vous ne l’imaginez et en faire un vrai contenu durable.
Il suffit par exemple de ne pas dater un événement de manière relative, mais plutôt de façon absolue. On ne dira pas "c’est aujourd’hui qu’a été dévoilé le nouveau produit » mais plutôt "dévoilé le 6 septembre, le nouveau produit…". Un détail, mais le texte n’est pas daté et dépassé. Pensez également à vous intéresser à des sujets qui passionnent votre audience aujourd’hui, et qui seront toujours essentiels pour d’autres personnes demain. Il faut voir au-delà du quotidien, et inscrire votre site/blog dans le temps.
Produire des contenus recyclables
Pour être vraiment écologique et durable, un contenu peut se recycler. Vous avez pris l’habitude de publier chaque année des chiffres liés à votre secteur, ou encore un article qui résume les tendances ? Donnez une seconde vie aux anciens sujets en les republiant et en ajoutant un nouvel angle de vue. Compilez plusieurs articles anciens pour donner naissance à un nouveau sujet qui apporte une analyse. Osez jouer avec le texte !
Tous les contenus que vous produisez et qui viennent garnir les sites Internet que vous possédez constituent un véritable actif pour votre entreprise. Les contenus ont une valeur, et les abandonner n’a rien de bon. Vous n’optimisez pas votre investissement, et vous ne faites pas vivre cette matière.
Un contenu est vivant : il est rédigé, modifié, puis il peut évoluer, être édité et enrichi au fil des années.