Arrêtez de croire Google : les 8 mythes SEO à oublier

Damien ROUSSON

nov. 14, 201912 min de lecture
Arrêtez de croire Google : les 8 mythes SEO à oublier

Le domaine du référencement est une industrie folle.

Chaque jour, des centaines de spécialistes du marketing passent leur temps à essayer d'acquérir des leads par le biais d'un moteur de recherche qui garde jalousement secret le détail de ses algorithmes. Il est naturel que cela mène à un grand nombre de mythes autour de notre industrie. Parfois, ces mythes sont manifestement faux, d'autres fois tout simplement mal interprétés ou mal placés !

8 mythes du SEO à oublier - Google SEMrush

Qu'est-ce qui conduit à la désinformation dans le domaine du SEO ?

Le référencement est plein de zones grises : c’est l’essence même de son fonctionnement. C'est pourquoi la désinformation de toutes sortes se répand facilement dans le domaine.

La plupart des mythes SEO s’explique de la manière suivante :

1. Google ne donne pas toutes les informations

Bien sûr, Google donne des lignes directrices pour les évaluateurs de la qualité des recherches (Quality Raters). Leurs brevets sont publics sur Internet. Et des employés/porte-paroles de Google (Googlers) comme John Mueller, Gary Illyes et Danny Sullivan répondent à beaucoup de questions pour nous sur Twitter. Mais il y aura toujours des aspects du fonctionnement interne de Google qu'ils ne partagent pas et ne partageront jamais.

John Muller de GoogleJohn Muller

2. De mauvaises interprétations

La sur-spéculation s'accompagne parfois d'une mauvaise interprétation. Cela ressemble au téléphone arabe. Ce qui commence par "les liens sont utiles pour le classement" est transmis et devient "n'importe quel lien fera l'affaire", et finalement nous avons des gens qui insèrent des liens dans chaque commentaire de blog possible et qui pensent que cela fait une grande différence pour eux.

3. N'importe qui peut écrire un blog sur le référencement

Oui, tout le monde peut parler de référencement. Et malheureusement, cette industrie est jeune. Il n'y a pas beaucoup de normes, de certifications ou de diplômes associés au référencement. De plus, les règles étant changeantes, difficile de prendre du recul. Ainsi, n'importe qui peut essayer d'écrire sur le sujet. Cela ne fait que multiplier l'information trompeuse.

Venons-en à l’essentiel.


10 mythes SEO à laisser derrière soi

Maintenant que vous en savez un peu plus sur l'origine de ces mythes, voici quelques mythes récurrents à surveiller, ainsi que des explications sur les réalités sous-jacentes.

1. Un outil résoudra tous vos problèmes

Mon mythe préféré. C’est quelque chose que beaucoup d'entre nous croient inconsciemment. C’est d’ailleurs ce que j’entends souvent en rendez-vous commercial, lorsque je demande "Qu'est-ce que vous avez fait jusqu'à présent en matière de référencement" ? J'obtiens souvent en réponse quelque chose du type "Eh bien, j'ai installé Yoast" ou bien "J’ai pris un abonnement à tel outil".

Les outils nous aident à travailler de manière efficace et efficiente. Ils fournissent des données, nous font gagner du temps, voire identifient des problèmes non-découverts jusque-là. Mais la création d'un compte sur un outil spécifique ne va pas bouleverser du jour au lendemain la capacité de positionnement de votre site.

De même, l'obsession des rapports d'audit de site et des métriques d'autorité ne fait pas bouger les choses. Sans compter que nous comptons probablement un peu trop sur eux. Parfois, il n'y a rien de mieux que de jeter un coup d'œil sur un site, avec rien de plus que vos yeux et un bloc-notes.

La réalité :

Investissez dans un logiciel SEO pour accéder aux données et rationalisez vos processus. Rien ne vaut une bonne méthodologie et un travail régulier. Mais assurez-vous de savoir ce que vous en faites, et ne confondez pas le suivi et le reporting pour optimiser.

2. Vous avez juste besoin de publier du bon contenu

Rédigez votre contenu et les gens viendront d’eux-mêmes.  C’est bien ce que vous avez lu ou entendu, n'est-ce pas ?

C'est une notion populaire qui s'est glissée dans la sphère SEO au cours des deux dernières années. A la base, Google souhaite que les spécialistes du marketing ne fassent rien pour manipuler l'algorithme de leur PageRank.

Si vous avez un grand nombre d'adeptes (lecteurs, suiveurs) dans votre domaine, vous pouvez vous permettre de simplement publier du contenu de qualité et ne rien faire de plus pour le référencement. Des leaders d'opinion bien connus pourraient publier des nouvelles de leur chien et avoir 10 000 pages vues et 1 000 actions en moins d'une heure. Nul besoin d'établir des liens pour le classer et le faire voir.

Mais dans le cas des simples mortels que nous sommes, les gens ne viendront probablement pas sur votre site à moins que vous ne fassiez un effort pour les y amener.

Des articles bien écrits peuvent prendre des liens au hasard et s'amplifier au fil du temps, mais pourquoi laisser le trafic de votre site Web au hasard quand c'est à vous de le (sur)classer ? Vous aurez besoin de trouver d'autres moyens d'obtenir du trafic vers votre site Web.

La réalité :

Vous devriez chercher à ne publier que du contenu de grande valeur, mais vous devez promouvoir et distribuer votre contenu pour qu'il soit vu. Faites-le en pensant à une stratégie de création de liens et/ou en élaborant des campagnes créatives pour susciter la viralité, notamment via les réseaux sociaux.

3. L’autorité de domaine (DA) ou le TF (Trust Flow) sont les métriques les plus importants pour l'établissement de liens.

C'est une idée largement répandue, en particulier dans le monde toujours florissant des liens payants. L'achat et la vente de liens est une tactique SEO contraires aux consignes de Google. Cela consiste pour certains sites à proposer un lien sur leur domaine à DA élevé (forte autorité) en échange d'argent.

Google peut savoir quand un lien a été inséré dans un message invité qui n'a pas de trafic. L'algorithme peut également savoir si votre backlink est caché dans un pied de page d'un site spammé. Attention donc à la valeur transmise...

Google nous donne une idée de la façon dont ils évaluent les liens à travers une poignée de brevets :

  • Boilerplate : les liens trouvés dans des éléments type pied de page et les zones latérales sont moins précieux que ceux trouvés dans le corps de la page.
  • Surfeur raisonnable : les liens trouvés plus haut sur la page ont plus de poids.
  • PageRank : les liens des pages populaires ont plus de poids que ceux des pages avec peu de liens eux-mêmes.

Par ailleurs, les statistiques fournies via la Google Search Console sont bridées par le géant américain. Il préfère entretenir le flou plutôt que donner de la matière à ce business de troc/d’achat de backlink.

La réalité :

La valeur des liens varie considérablement. Soyez pointilleux lorsque vous créez des liens - recherchez les liens de sites auxquels vous faites confiance et assurez-vous qu'ils sont placés efficacement et qu’ils donnent envie de cliquer.

4. Les commentaires du blog vous aident à vous positionner dans Google

Je sais que les gens y croient encore, parce que je reçois presque tous les jours des commentaires sur des blogs qui ressemblent à celui-ci :

Un bel exemple de spam co

Il n'y a pas vraiment de liens, au sens premier du temps, entre mes sites et ceux du commentateur.

La grande majorité des sections de blog attribuent des balises « nofollow » aux liens trouvés dans les commentaires. Cela signifie que beaucoup moins de PageRank ou d'équité de lien passent à travers ces liens nofollow, même si ils apparaissent dans la Search Console de Google.

Les nouveaux attributs de lien de Google (rel=ugc) permettent maintenant aux webmasters de marquer les commentaires de blog comme contenu généré par l'utilisateur (User Generated Content). Cela donnera à Google une meilleure idée du type de liens avec lesquels leur algorithme fonctionne.

Beaucoup disent que les liens de commentaire de blogs sont une bonne tactique pour promouvoir le contenu. Je pense que c'est en partie vrai. Cependant, laisser un commentaire du type "Sympa ton blog, c’est cool" ne va probablement pas faire augmenter votre trafic.

La réalité :

Si vous utilisez le commentaire de blog comme un moyen de promouvoir le contenu, faites-le sur des sites pertinents, avec un objectif parallèle de notoriété. Essayez d'ajouter de la valeur aux messages que vous commentez. Donnez aux autres une raison d'envisager de cliquer sur votre lien. Donnez aux webmasters de blogs de bonnes raisons de mettre en ligne votre commentaire.

5. Vous ne devriez pas faire de liens vers d'autres sites

C'est un mythe qui s’atténue depuis ces dernières années, mais que j'entends encore à l'occasion. Les sites et les blogs veulent garder les gens sur leur espace, pas les renvoyer en les reliant à des pages externes, donc ils évitent les liens vers d'autres sites.

La question que beaucoup de référenceurs se posent est : "Est-ce que les liens sortants aident ou nuisent au référencement ?"

Google a été assez clair en précisant que les liens sortants ne nuisent pas ni ne favorisent votre site dans ses classements. En général, les liens sortants sont utiles aux utilisateurs. De plus, si vous faites dans votre article une affirmation forte, il est logique de citer quelque chose en référence à votre affirmation, avec un lien qui donnera plus de poids à votre discours.

La réalité :

Les liens sortants n'ont pas d'effet direct sur le classement, et vous devez citer vos sources. Cherchez à créer des liens vers d'autres sites web de haute autorité et de confiance, et suivez les directives de Google en matière de liens.

6. La mise à jour régulière de votre site aide le référencement 

C'est un autre mythe que j'entends régulièrement de la part de confrères ou de clients : "N'ai-je pas besoin de faire des mises à jour régulières pour aider mon référencement ?"

La réponse à cette question est double. Il y a beaucoup de preuves que Google accorde de l'importance à la fraîcheur pour certains sujets. Par exemple, un article sur un article récent publié aujourd'hui a de bonnes chances d'être mieux classé qu'un article publié il y a deux semaines. Pour d'autres requêtes, cependant, l'ancien contenu peut être plus idéal que le nouveau contenu.

La mise à jour régulière de parties aléatoires de votre site web n'a probablement pas d'effet direct sur le classement de votre site. La mise à jour d'un ancien billet de blog avec des informations nouvelles et précieuses peut aider au classement, mais il est peu probable que des mises à jour génériques, comme la mise à jour de votre page « À propos », puissent vous aider d'une quelconque façon.

Qui plus est, la mise à jour d’une page se traduit souvent par l’ajout de précisions, de contenus complémentaires. Et c’est cet effort d’apport de textes que Google apprécie, et non le simple fait de modifier la date.

La réalité :

Google accorde de l'importance à la fraîcheur pour certains sujets. Mettez à jour l'ancien contenu le cas échéant, mais il n'est pas nécessaire de faire des mises à jour inutiles "au cas où cela aiderait les classements".

7. Il y a une pénalité pour le duplicate content

Google précise par rapport aux contenus dupliqués que ce sont "des blocs de contenu substantiels à l'intérieur ou à travers des domaines qui correspondent complètement à d'autres contenus ou qui sont sensiblement similaires. La plupart du temps, ce n'est pas une origine trompeuse."

Un mythe populaire veut que Google émette des pénalités d'action manuelle pour le duplicate content. Beaucoup le croient parce que les outils d'audit de site signalent toujours le contenu en double là où la cannibalisation des mots-clés se produit.

Il est possible que lorsque deux pages semblent pertinentes pour la même requête, Google ne sache pas quelle page afficher, ce qui peut nuire au potentiel de classement ou avoir le rang de page le moins souhaitable. Cependant, il n'y a certainement aucune pénalité venant de Google.

La googler Susan Moska l'a dit clairement en 2008 : "Mettons ça à plat une bonne fois pour toutes, les amis : Il n'y a pas de pénalités pour "duplicate content". Du moins, pas comme la plupart des gens le pensent quand ils disent ça. Vous pouvez aider vos collègues webmasters en ne perpétuant pas le mythe des pénalités de duplicate content !"

La réalité :

Il est possible qu'il y ait des conséquences négatives pour le double contenu, mais il n'y a pas de pénalité. Vous pouvez gérer le duplicate content en utilisant la balise rel="canonical" pour spécifier aux moteurs de recherche quelle version d'un duplicate est préférée.

8. Le nombre de mots est un facteur de classement 

Ce mythe est perpétué par un certain nombre d’articles, dont les études de classement des moteurs de recherche. Par exemple, en 2017, des articles ont été relayés qui évoquaient la longueur du contenu comme facteur de classement.

L'une de ces études a examiné les pages de classement pour 600 000 mots-clés et a déterminé les facteurs que les pages les mieux classées avaient en commun.

Le fait que les pages de haut rang contiennent plus de contenu que les pages de bas rang est très révélateur pour nous. Mais cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un facteur de classement Google.

La corrélation n'est pas synonyme de causalité. Il y a quelques mois, John Mueller a déclaré explicitement que le nombre de mots n'est pas un facteur de classement.

Google estime que la longueur du contenu doit être évaluée en fonction de la requête. Certaines questions nécessitent des réponses plus longues tandis que d'autres peuvent être répondues brièvement. La question de savoir si leur algorithme reflète ou non ce phénomène est peut-être dans l'air, mais nous pouvons supposer que c'est ce qu'ils aimeraient qu'il fasse.

La réalité :

Il semble bien qu’un contenu long peut se positionner devant un contenu plus court, mais la longueur du contenu n'est pas un facteur de classement. Cherchez à répondre aux questions de votre public et à satisfaire la requête sur laquelle vous voulez classer.

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Comment éviter de tomber dans les mythes SEO ?

Si vous voulez mettre en place une veille SEO efficace, une bonne règle de base consiste à rechercher des sources d’origines différentes :

  1. Des bonnes paroles de Google ou d'un employé de Google pour la version officielle,
  2. Un brevet lié à une revendication ou une étude solide avec des preuves convaincantes,
  3. Des témoignages de référenceurs ou webmasters ayant déjà rencontré la problématique.

Mais comme nous le savons, il peut y avoir place à une mauvaise interprétation. Voici quelques mises en garde supplémentaires :

  • Veillez à ne pas mal interpréter ou à surinterpréter les propos d'un représentant de Google. Une spéculation excessive pourrait vous faire perdre votre temps. Sachez également que le fait qu'un représentant de Google affirme que quelque chose devrait se produire ne signifie pas que l'algorithme suivra l'exemple 100 % du temps.
  • Sachez que certains brevets sont déposés et jamais utilisés, et que d'autres ne sont plus utilisés.
  • Rappelez-vous que la corrélation n'est pas toujours synonyme de causalité. Même les meilleures études peuvent avoir des trous.
  • Chacun défend son business. Google, les référenceurs, les fournisseurs d’outils, etc.

Nb : Bien qu'il existe de nombreux contenus préjudiciables dont vous devriez vous méfier, il existe également de nombreuses ressources qui peuvent vous aider à naviguer à travers la désinformation sur le Web. Merci à ces supports qualitatifs grâce auxquels j’ai pu m’informer et me former depuis tant d’années pour devenir consultant en référencement. Formez-vous, prenez de l’information et faites vos propres tests. Avec de l’expérience, vous saurez adapter votre stratégie de référencement et plus être aussi sensible à de tels mythes.

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Fondateur de l'agence SEO/SEA CLEATIS, je suis consultant et formateur en référencement sur Paris et Lyon.